No. 12.

Mr. Geo. H. Yeaman to Mr. Fish.

No. 250.]

Sir: I herewith inclose the Danish and French texts of the proclamation of neutrality, published by this government yesterday. There seems to be a very general doubt felt and expressed here, as to whether this position can be maintained. The diplomatic opinion is, that decided French pressure upon this government would at once carry it into war, but that, at present, that pressure is not applied, and that, on the contrary, the influence of the cabinets of London and St. Petersburg, necessarily very considerable here, is exercised to keep Denmark neutral.

Into any estimate of the probabilities of this government remaining neutral must enter a consideration of the following counter-influences: In proportion as France may succeed in the field, the willingness and the inclination here to engage in the war would be increased; but, at the same time, the desire of Frauce for allies, in such a contingency, might be wholly extinguished, and she might, for many reasons, prefer the advantage, the credit, and the satisfaction of a single-handed success. And in proportion as Prussia may succeed in the field, and as France may, for this reason, be anxious for allies, and seek to drag them into the war, Denmark would, for the same reasons, be more cautious in committing her destiny, for it would be no less, to the doubtful issue of the war.

It was stated and extensively believed here, soon after war was declared, that Prussia, with the view of keeping Denmark quiet, had offered to restore entire the Duchy of Schleswig; and more recently it has been stated both here and at Paris that the offers embraced all of the disputed portion, or North Schleswig, excepting the Island of Als and the fortress of Dybböl.

I am able to state to you, without qualification, that these reports have no foundation whatever in fact, and that since March 1868, Prussia has not, directly or indirectly, made any proposition, suggestion, or intimation—has not said, or caused to be said, a word to Denmark upon the Schleswig question.

GEO. H. YEAMAN.

Lettre patente concernant la remise en vigueur de l’ordonnance du 4 Mai 1803 qui a pour but de régler la conduite des commerçants et gens de mer en temps de guerre entre puissances maritimes étrangères.

Suivant une autorisation de Sa Majesté en date de ce jour, le ministère des affaires étrangères porte à la connaissance du public que, par suite de la guerre qui vient d’éclater entre la France et la Prusse, l’ordonnance du 4 Mai 1803 entre de nouveau en vigueur, toutefois avec les changements et dispositions nouvelles qui suivent:

§ 1. D’après la loi du 13 Mars 1867, le passeport royal en langue latine prescrit par [Page 58] l’ordonnance du 4 Mai 1803 n’est plus exigé des navires qui sont munis du certificat de nationalité et d’enregistrement, et quant à ceux qui naviguent encore avec les anciens papiers, la lettre de jauge, conjointement avec les autres documents de légitimation, constitue une preuve suffisante de leur nationalité.

§ 2. La règle contenue dans le § 8 de l’ordonnance du 4 Mai 1803, et relative à la nationalité de l’équipage, a été abolie par la loi du 23 Janvier 1862 sur l’engagement des marins étrangers à bord des navires danois.

§ 3. La déclaration concernant les droits des états neutres en cas de guerre entre puissances maritimes étrangères, qui a été signée à Paris le 16 Avril 1856 par les deux puissances belligérantes, et à laquelle Sa Majesté le Roi a adhéré le 25 Juin de la même année, renferme les dispositions suivantes:

1. La course est et demeure abolie;

2. Le pavillon neutre couvre la marchandise ennemie, à l’exception de la contrebande de guerre;

3. La marchandise neutre, à l’exception de la contrebande de guerre, n’est pas saisissable sous pavillon ennemi; et

4. Les blocus, pour être obligatoires, doivent être effectifs, c’est-à-dire maintenus par une force suffisante pour interdire réellement l’accès du littoral de l’ennemi.

§ 4. Outre les objets mentionnés dans l’article 13 de l’ordonnance du 4 Mai 1803, seront encore considérés comme contrebande de guerre tous les articles manufacturés qui peuvent servir directement à un usage de guerre.

Dans le cas où, par suite de conventions particulières conclues entre Sa Majesté le Roi et des puissances étrangères, il deviendrait nécessaire de modifier les dispositions concernant la contrebande de guerre ou d’en prendre de nouvelles, le ministère des affaires étrangères se réserve, après en avoir obtenu l’autorisation de Sa Majesté, de les porter à la connaissance du public.

§ 5. Sa Majesté le Roi, ayant l’intention de garder la neutralité pendant la guerre actuelle, il est défendu aux sujets danois de s’engager, en quelque qualité que ce soit, au service des puissances belligérantes, soit dans leurs armées soit dans leurs marines, et plus spécialement d’entreprendre le pilotage des bâtiments de guerre ou de transport de ces puissances en dehors des parages où fonctionnent ordinairement les pilotes danois.

Les dispositions qui précèdent sont portées par la présente à la connaissance de tous ceux que cela regarde, pour leur information et pour leur servir de gouverne.

O. D. ROSENÖRN-LEHN.